SAINT BERNARD DE CLAIRVAUX
Petit Traité sur un chemin de spiritualité
Henria GARNIE
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Introduction
« SAINT-BERNARD »
UN NOM….QUEL NOM !
M’adressant à vous dans l’humilité qu’il sied, devant l’ampleur de la tâche sollicitée, -n’étant ni historienne, ni théologienne-, autorisez-moi à aborder avec vous ce travail personnel, dans un cœur à cœur fraternel, sans la prétention de détenir la vérité, et, sans aucune dérobade de ma part ; cependant, fière et heureuse que m’incombent un tel honneur, une telle responsabilité; aussi, ai-je pris le temps de réfléchir à la meilleure méthode pour le traiter, et le temps de prier.
Consciente que tout ce qui est humain est imparfait, le Divin Sauveur nous donne une bonne raison de nous tenir dans l’humilité : « Quand vous aurez fait ce qui vous était commandé, dites : nous sommes des serviteurs inutiles, nous n’avons fait que ce que nous devions faire. » (Luc., 17.)
Faire un résumé de la vie exceptionnelle de Saint Bernard, de son œuvre écrite (exhortant vivement chacun à en entreprendre la lecture, en particulier : Les Sermons), – à laquelle, il convient d’ajouter, les témoignages laissés par ses contemporains, les recherches historiques permanentes-, serait tellement réducteur !
Comment pourrai-je malgré tout évoquer, avec la profondeur requise, en quelques pages, la personne humaine exceptionnelle que fut Saint Bernard, son rôle majeur au sein, de la société de son époque, de l’Eglise, de l’Ordre des Chevaliers du Temple ? Et, de l’exemplarité, de sa vie religieuse, de la portée de ses écrits ? Et, faudrait-il y insérer ou omettre la dimension émouvante de cette âme dévouée à DIEU, pourvue de mille forces spirituelles par LUI, générant sa Sainteté ?
Puisque DIEU avait mené mes pas vers l’Ordre Cistercien pendant de nombreuses années, aujourd’hui, il me fallait parler de l’un de ses fondateurs les plus éminents, les desseins de Dieu ne sont-ils pas impénétrables?
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Je vous propose tout d’abord, une première partie relative à son temps de Noviciat, en sa qualité de Moine Bénédictin, puis Cistercien, pour ensuite, dans une deuxième partie, évoquer la grandeur de l’Abbé de Clairvaux, qu’il devînt ;
Rappeler en premier lieu, certains éléments essentiels de la vie que notre Cher Saint Bernard eut parmi nous, lui, «l’ascète» par Amour de Dieu, naquit en 1091 (+ 1153), à Fontaine en Bourgogne, d’une famille aisée et illustre, par son rang et sa piété.
« Distingué par son esprit naturel, son instruction étendue, solide, brillante, par les agréments de la figure, par ses mœurs douces et aimables ; vanté, loué, exalté par tous, destiné à la plus belle fortune….il n’avait qu’à se laisser porter au cours des prospérités humaines. » (Référence n°1 :1er extrait proposé d’un manuscrit ancien, transmis par un Prêtre (1861) « Vies des Saints pour tous les jours de l’année avec une prière et des pratiques à la fin de chaque vie »).
Mais, Bernard a d’autres pensées que vivre dans le monde, comme nous le présente BOSSUET, avec sa façon élégante de lui donner la parole, en s’appuyant, sur des relevés de textes, dans son « Panégyrique de Saint Bernard » :
« Bernard, se dit-il, que prétends-tu dans le monde? Y vois-tu quelque chose qui te satisfasse ? Les fausses voluptés, après lesquelles les mortels ignorants courent d’une telle fureur, qu’ont-elles après tout qu’une illusion de courte durée ?….Allons, continuait-il, et puisque notre vie est toujours emportée par le temps, qui ne cesse de nous échapper, tâchons d’y attacher quelque chose qui nous demeure… ».
Bernard fut imprégné, de toute évidence, dés son éducation familiale des thèses Augustiniennes (qu’il ne cessera d’approfondir dans son futur Noviciat), citons l’une d’elles, -sur un support évangélique (1 Co 7,31)-, à savoir : « … l’enseignement de ce pauvre, riche intérieur, c’est-à-dire, usant du monde comme n’en n’usant pas », (« La Cité de Dieu » /Livre 1 / Ch.10, lignes 19-21).
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Il est dit que Bernard avait été protégé par le Saint Esprit, afin qu’il vint au Monastère «pur et sans tache », cependant, ce ne fut pas sans affronter de terribles combats, tel est le sacrifice qui, envers et contre tout et tous, va le rapprocher de Dieu; car, nous le savons, telle est la voie qui mène à Dieu : tous les grands Saints ont eu de grandes épreuves à subir; sans souffrance, disait souvent Saint Bernard « peut-il y avoir de crucifiement ? ». C’est après la mort de sa mère, qu’il aimait tendrement, que Bernard commença à penser sérieusement à se faire moine.
Puis, Bernard, allant à la Croix de Jésus : « Je viens, disait-il, ô mon Maître, me crucifier avec vous. » (Bossuet, suite de l’Extrait, citant Bernard) ;
L’effet ne tarda pas à suivre ses paroles, Bernard alla frapper à la porte du monastère de Cîteaux (en l’an 1113), dont il convient de situer ici quelques références historiques (En Annexe n°1, page 1).
L’immense humilité de Saint Etienne Harding, Abbé de Cîteaux, sauva la congrégation (en faisant l’aumône), et, comme par un enchantement divin, il vint quelque temps après à entendre … « … le marteau de fer qui pendait à l’humble porte du monastère, et un instant après on vit une troupe d’hommes franchir le seuil du cloître…et s’étant présentés devant Etienne, avaient demandés à être admis comme novices. …à leur tête un jeune homme (Bernard), avec ses quatre frères !! et,des gentilshommes… …en ce jour là, on eût dit que toute la maison avait entendu le Saint Esprit ! » (Référence n°2 – la référence N°1 est portée en Annexe, avec le titre de l’ouvrage citée, merci de s’y reporter– : 3èmeextrait)
Les prévisions d’Etienne s’étaient donc accomplies à la lettre : ces règlements, qui semblaient si peu faits pour attirer des Novices, avaient amené à ses portes Bernard ! Il est vraisemblable que ce dernier aurait pu être reçu dans n’importe quel Ordre, mais il aima mieux chercher le monastère le plus pauvre, le plus retiré qui fut au monde, dans une forêt, à l’époque, très inhospitalière!
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CHAPITRE I
Abordons, si vous le voulez bien, les premières années de Noviciat de Saint Bernard à Cîteaux.
De la direction contemplative
Il avait choisi d’être moine de Cîteaux, avec l’habit blanc ….pour s’adonner à la contemplation, ce modèle ne peut être comparé à aucun autre, il fut le sien, véritable terreau de Sa future Sainteté ! (En Annexe n°2, page 1)
Bernard passa deux ans dans cette « maison », essayant vainement de rester ignoré, mais, dés cette époque (1115), les historiens reconnaissent que l’Ordre, grâce à lui, connut alors, toute sa prospérité.
Dés le début de sa présence à Cîteaux, il s’est plié à l’organisation générale (en pleine restructuration, dirions-nous !) ; en particulier, des horaires des temps de prières, au nombre de sept, de jour comme de nuit, celles-ci lui étaient dures à supporter, mais, «il veillait, au delà des forces humaines, craignant toujours de perdre le temps que Dieu nous donne pour le servir, et comparant le sommeil à la mort.» (Référence n°1 : 2èmeextrait) .
Un temps (En annexe n°3), disent les manuels, était consacré à la prière dite « mentale », et, on pouvait voir plus d’un religieux, à genoux, dans sa stalle, plongé dans sa méditation, qui, selon Saint Bernard, « se recueille en elle-même, et, aidée du secours divin, se sépare des choses de la terre pour contempler Dieu. » (Référence n°2 : 3èmeextrait)
Après matines, les moines étaient, dans une partie du cloître, occupés à lire, dans un parfait silence, comme il nous est narré : « le capuchon disposé autour de leur tête de manière qu’on pût voir qu’ils ne sommeillaient pas » (suite réfé.ci-dessus); ce fut sûrement de cette manière que Saint Bernard, recueilli, immobile sur un livre, acquit de toute évidence cette merveilleuse connaissance des Ecritures.
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De l’étude
En sus, les moines passaient du temps à la Bibliothèque du monastère, lieu de méditation et d’étude, toujours respectueux d’un religieux silence, strictement observé au sein du «scriptorium», pourtant « les travaux ne consistaient pas seulement à la transcription des manuscrits, mais aussi à aborder différentes leçons et à collationner les éditions. » (référence n° 2 : 4èmeextrait ainsi que les 2 suivants)
« Bernard, non content de pouvoir ainsi consulter une édition manuscrite de la Bible », (même Extrait), -réalisée à la demande de l’Abbé Etienne Harding-, (conservée précieusement à Cîteaux, ce, jusqu’à la révolution française), put consulter aussi un ensemble important de manuscrits latins.
De plus, l’enseignement a été aussi prodigué, par des hommes de Dieu, venus de l’extérieur, au monastère, à la demande des moines qui le désiraient ; ainsi, « Saint Bernard eut même recours à la présence de rabbins eux-mêmes, afin d’établir les leçons de l’Ancien Testament » (même extrait) ; étudiant également les nombreux ouvrages des Pères de l’Eglise, tel que ceux émanant de Saint Augustin (354-430). (En annexe n° 4, page 1)
« et, Cîteaux , ainsi, malgré sa sévérité, ne manquait pas de commentaires des Pères des Saintes Ecritures.» (réfé.n°2 : 5,6, 7èmeextraits).
Bernard, fortifié par de tels enseignements, de telles lectures, se familiarisa avec les Textes Bibliques, d’une manière soutenue ; il fut amené à transformer, peu à peu, son travail en étude analytique, qui, très vite, induira la production de l’ensemble de son œuvre.
De la perfection
S’il est habituel de penser que, celui qui médite continuellement sur le Royaume de Dieu, où règne à sa droite le Christ, est un homme plus parfait que celui qui ne pense qu’aux choses du monde; qu’on ne dise pas, pour autant, que c’est là une perfection purement idéale;
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Car, Dieu est la perfection, elle n’appartient qu’à Dieu, mais, c’est un fait, elle a été presqu’atteinte par des hommes dits « saints », ce, à juste titre ! Elle nous est montrée par le chemin de leur vie humaine, par leur engagement, par leur exercice priant, par le don aux autres. Ainsi, Saint Bernard, et mille autres Saints avec lui, l’ont obtenue; tout homme a le droit d’espérer y tendre, y parvenir, pour certains ; ce qui est sûr, si nous ne pouvons tous atteindre cet état sublime ici-bas, c’est que n’est pas venu le temps de notre vocation !
Encore, faut-il avoir la volonté, le désir d’entreprendre les efforts, les ruptures, les souffrances, de les comprendre et de les transcender. Saint Bernard lucide, déterminé, prît les mesures radicales qui s’imposaient dans sa vie.
A titre d’exemple, dans ses jeunes années, il s’était méfié, de ceux qui s’appelaient « ses amis », comme le précise Butler, dans son ouvrage « Vie des Saints », citation : « Ses amis cherchaient à lui faire partager des plaisirs dans lesquels Dieu était souvent offensé gravement. Mais éclairé par la grâce, il sut reconnaître leurs desseins et il évita de les fréquenter.»
Dans son Sermon n° 75 (des Divers , série 2), Saint Bernard (en 2) ne rappelle-t-il pas aux hommes, -semblant se le redire à lui-même -, la nécessité, face à la «concupiscence et aux désirs», de «faire pénitence pendant la vie»(3), c’est-à-dire d’opérer une prise de conscience, une conversion, un retour à la pureté, sans attendre « la dernière confession» en guise d’ultime espoir pour être absout !
Ainsi, Saint Bernard considérait-il que seule la vigilance humaine -s’alliant à la Miséricorde Divine- pouvait permettre à chacun de lutter efficacement contre ses penchants, ses faiblesses.
Dans son cinquième Sermon (n°4) , intitulé « Il y a trois sortes de prières », Saint Bernard souligne que l’une d’entre elles consiste face à « toutes ces épreuves qui sont dangereuses » nécessitant des luttes incessantes pour « résister courageusement » contre nous-mêmes, contre les autres ;
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Notre âme retrouvera « une pieuse tranquillité qui vient d’une bonne conscience. » Précisant qu’en «chassant de notre esprit ces pensées» (ici plus précisément -d’orgueil-), nous éloignons «l’ennemi» (le mal).
Et d’ajouter : « Qui sommes-nous et qu’est notre force pour résister à de pareilles tentations ? » si ce n’est que nous « la » tenons de Dieu, puisque «nous n’avons de secours qu’en LUI, nous recourrons à Sa Miséricorde, en toute humilité. »
Saint Bernard, affirme ici, que notre prière, seule, doit nous accorder cette force salvatrice, et, que cette prière est donc notre plus « sûr refuge».
Une des tentations les plus subtiles et les plus dangereuses, auxquelles soit exposé un chrétien, c’est la tentation de l’orgueil, et, plus spécifiquement de l’orgueil dans le bien. Sur un tel sujet fondamental, et, compte tenu des sollicitations de conseils – honorifiques- qu’on sollicitait de sa part, Bernard saisissait le danger, restant vigilant, maître de ses émotions;
Il avait ainsi trouvé une méthode imparable: sa soumission à la vie basique monastique, commune aux autres religieux, sans en changer une condition pour lui-même !
Chasser toutes les sortes d’orgueil, d’où qu’ils viennent ! Quand on lui disait qu’il générait des « miracles » dans certaines grandes villes : Bâle, Trèves, Cologne …, il répondait d’une manière qui peut prêter à sourire : « Il me semble n’avoir rien lu dans les pages des Saintes Ecritures sur cette espèce de miracles » (réf. n°1 : 7èmeextrait).
Saint Bernard disait avoir la conviction d’être loin de la perfection, ne possédant pas les mérites des Saints, par une humilité sincère, alors, ne peut-on pas dire de Saint Bernard, qui exécuta de grandes choses au nom du Seigneur, comme l’a dit lui-même, Saint Malachie, Evêque d’Irlande (Bernard fît plus tard un Sermon sur la biographie de celui-ci ) : « que le plus grand miracle qu’on vit en lui fut lui-même».
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Dieu ne donnait à Bernard pas seulement la foi, la miséricorde Divine, mais une clairvoyance s’assortissant d’un désir d’exigence en cette vie humaine, le conduisant à la plus haute perfection.
Qu’allait-il en faire ?
De l’Amour de DIEU
Bernard vivait dans l’Amour de Dieu, cet Amour guidait sa vie, ses actes ; Bernard arriva, me semble-t-il, de deux manières, à cet amour ardent qui embrasait tout son être, au point, nous disent les écrits de ses contemporains, qu’on ne pouvait ni le voir, ni l’entendre, sans en être touché : d’abord, par la méditation constante des souffrances du Christ : c’est pour cela qu’on le présente souvent dans les illustrations avec les instruments de la Passion;
Ensuite, par sa dévotion exceptionnelle pour Marie, la Mère du bel Amour, à laquelle il s’abandonnait, d’où les Fondations d’Abbayes auxquelles il travailla plus tard, dont certaines seront dédiées plus spécifiquement à Marie : Notre Dame d’Aiguebelle, Notre Dame de Bonneval ….
S’imprégner de son Sermon intitulé « l’Amour de Dieu », nous ouvre aussi une dimension particulière:
« L’AMOUR forme un CERCLE si parfait qu’il n’y a aucun terme à l’AMOUR », sur le fond, tout est dit, rejoignant Saint Jean, l’Amour étant « LA » Valeur Absolu, qui peut tout, pardonne tout, transcende tout (texte évangélique) ;
Sur la forme de cette phrase primordiale, il convient de constater qu’en situant le terme d’«AMOUR »- en début et fin de phrase-, tel que le propose Bernard, il n’est pas possible de ne pas y voir une transposition à DIEU – Alpha et Oméga-, DIEU EST AMOUR, L’AMOUR EST DIEU !TOUT AMOUR VIENT DE DIEU !
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Comme le dit Saint Jean dans sa 2ème Epître( 19-21) : « Dieu est amour, celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. » (un commentaire dans l’Annexe n° 5, page 2)
Ayant appris de Saint Augustin, combien l’amour de Dieu est nécessaire à celui qui veut mener une vie vertueuse, voici, en effet ce qu’il pouvait en lire, se l’appliquant à lui-même, dans les « Confessions » / Liv.12, c.2 : « Je ne commencerai pas à vivre vraiment, ô mon Dieu, avant d’être tout rempli de vous et de votre amour. Maintenant, je suis à charge à moi-même, parce que je ne suis pas assez encore rempli de votre amour. ».
Saint Bernard, assurément, n’était pas un homme qu’on puisse juger, d’après les règles ordinaires ; Dieu, ne lui avait-il pas inspiré des œuvres merveilleuses, le marquant de Son sceau, tout chez lui « resplendissait de l’Amour Divin, semblant soutenu par une force surnaturelle*», (Référence n°2 : 6ème extrait) ; il étonnait même par son pouvoir sur les esprits. Cette « force surnaturelle » ou « force d’âme » sera analysée en Deuxième Partie.
La nature « transcendante » de tous les Offices (dont les Messes) contribua à transporter Bernard au cœur de l’ Amour Divin ; en effet, même les personnes extérieures au monastère – quelque soit leur appartenance à tel ou tel niveau social– ayant pu y assister, ont toutes été unanimes sur le recueillement intense, quasi surnaturel, qui y régnait, atteignant l’auditoire, tel que cela nous est rapporté par Etienne de Tournay, ci-après :
« Le doux chant de Cîteaux frappa plusieurs de leurs contemporains comme quelque chose de surnaturel, la célébration des offices divins revêtaient une telle solennité et une si fervente piété, que vous vous imagineriez entendre les concerts des chœurs célestes : par leurs psaumes, leurs hymnes et leurs cantiques spirituels, ils engagent à louer Dieu, et imitent les Saints Anges » (référence n°2 : 4èmeextrait).
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De la « mortification »
Mais, au plan spirituel, s’ajoutait une activité physique importante, à même de subvenir à leurs besoins élémentaires : une participation de tous, aux travaux des champs. Bernard désirait accomplir les travaux les plus durs, même les plus éprouvants, malgré sa santé fragile, il se refusait à bénéficier d’un assouplissement quelconque le concernant, exigeant de prendre part à tous les travaux, choisissant toujours les plus humbles, comme creuser la terre ou couper du bois !
Les témoignages affirment que Bernard se complaisait, continuellement, dans cette forme de « mortification » de la chair, empreint des textes évangéliques, il se référait à Saint Paul (Père des Ermites) : 1/ (Gal. V, 17): « La chair par ses désirs lutte contre l’esprit »,
2 / (Rom. VIII, 13) : «Si, à l’aide de l’Esprit, vous mortifiez les œuvres de la chair, vous vivrez. ».
Alors, Bernard s’acharnait à « la » (chair) combattre, à se servir à outrance de son pauvre corps dans des travaux exténuants, à « la » réduire par tous les moyens, convaincu qu’elle pouvait s’opposer à son avancement dans la quête d’une certaine perfection, dans La voie vers laquelle il savait que Dieu le conduisait, le soutenant sur ce chemin.
Mais, au fil du temps, cela entraîna un affaiblissement si important, qu’il dut se soumettre, en vertu de son vœu d’obéissance, à être éloigné provisoirement du monastère, avec obligation de repos.
Car, si la nourriture des repas avait été plus consistante, cela aurait peut-être influé sur sa santé, mais cette dernière, étant composée seulement de pain, de lait, de légumes bouillis sans graisse, de quelques racines et fruits crus, était totalement insuffisante pour apporter à tous ces jeunes moines, dirait-on, aujourd’hui, les nutriments indispensables, tous, cependant s’en contentaient vaillamment, pour la Gloire de Dieu!
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Quant à Bernard, il se nourrissait encore moins que les autres ! « comme pour l’ (la chair) empêcher de se révolter ou plutôt, absorbé tout entier dans l’esprit, il semblait avoir oublié l’usage des sens, la seule pensée des aliments le rassasiait, il allait à table comme au supplice, et prenait une petite quantité de lait, de bouillie et une décoction de légumes», (référence n°1 : 3èmeextrait).
Les autres moines ne tarissaient pas déloges sur Bernard, les hauts murs du monastère ne purent bientôt plus les contenir !
Cîteaux rayonnait désormais de l’intérieur vers l’extérieur, par la spiritualité de ce moine remarquable!
Saint Bernard, Novice au sein de l’Ordre Cistercien naissant à partir de la Règle de Saint Benoît ; la nouvelle règle désormais applicable au monastère de Cîteaux, ce, – sous l’impulsion du « management » spirituel (dirions-nous aujourd’hui) de Saint Etienne Harding -, prenait forme, s’enrichissant de la présence exemplaire et fédératrice de Bernard et, répandit partout une adhésion, un enthousiasme inégalé, dans l’Eglise de l’époque, au sein de l’ensemble des différentes congrégations, qui voulurent toutes s’en inspirer pour elles-mêmes.
Le nombre de religieux s’accrut si prodigieusement qu’il fallut fonder quatre maisons nouvelles; on attribua ce fait extraordinaire à la présence de Bernard, bien qu’il s’en défendît, nous dit-on.
Être « novice », au sein de la Communauté, lui convenait parfaitement, sous l’autorité spirituelle de son Saint Abbé qui lui procurait une protection permanente, on peut se demander, si au fond de lui, il ne souhaitait pas que perdure cet état de «noviciat » toute sa vie durant;
Ici, il nous faut renvoyer à ce qu’en disait Saint Augustin, bien avant lui dans « La Cité de Dieu » T.1, considérant que notre voyage sur cette terre était l’apprentissage, le «noviciat» de notre future éternité (ayant eu leprivilège précédemment d’en apporter une humble analyse).
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Car, au demeurant, Bernard semble avoir toujours conservé la candeur, l’humilité de « son noviciat », tant vis-à-vis de Dieu, que de ses frères, ce, malgré l’évolution spirituelle fulgurante qui a été la sienne, comme le contenu de ses pensées, de sa vie, qui sont à même de le prouver.
Les historiens ne disent que quelques mots de la cérémonie solennelle à laquelle Saint Bernard, à genoux aux pieds de son Abbé, fit ses vœux, au sortir du Noviciat, l’année qui suivit son entrée au couvent.
Où il est question d’intériorité
L’éducation spirituelle reçue, dans le Cloître de Cîteaux, fit de Bernard le grand maître de la science «de la vie intérieure et cachée de Dieu » ; cette «vie intérieure» sous-entend un lieu de rencontre avec l’Esprit, «cachée» parce que Dieu le veut ainsi ; Saint Bernard, fidèle au message Christique, le déclarait : «Dieu vit en nous, et, nous en LUI» !
Si la présence de Dieu, dans le cœur de l’être humain, est réelle, vivante, vitale, qu’elle n’est pas une présence statique, qu’elle porte, en elle, le dynamisme même de la vie en tant que source;
L’homme qui reçoit «La Présence», boit à la source des eaux vives ; cette réceptivité va le construire, lui permettre de choisir les décisions à prendre, dans le « libre-arbitre » qui lui est octroyé (voir le Sermon de Saint Bernard sur ce thème).
La « Présence de Dieu », Bernard n’en doute pas, « ELLE » fait vivre l’intériorité de l’homme.
Bernard n’en a-t-il pas reçu l’enseignement par les Confessions de Saint Augustin : « Tu étais dedans, et c’est moi qui étais au dehors. » ; de Saint Jean (14,23) : «…. et nous ferons chez lui notre demeure »; et aussi, (1 Co 3, 16-17) : « Le temple de Dieu est sacré et ce temple c’est vous.»
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Le temple de Dieu est chacun de nous individuellement, mais nous sommes reliés aussi à un autre temple de Dieu qui est celui de la communauté de croyants, communauté de foi, de partage et d’amour fraternel, que sont les Paroisses, les Communautés monastiques, les Ordres religieux ou chevaleresques…. Saint Bernard a porté la vérité d’un tel principe insufflant la force de sa foi au bénéfice de la communauté des croyants.
Bernard avait, non seulement compris, à la lecture du Psaume (90, 1- 5), que Dieu était « son abri, sa forteresse », mais aussi, que se trouvait, – par La Présence de Dieu en lui -, la Grâce du Ressuscité !
Les psaumes lus ou chantés, en Abbayes Cisterciennes, s’achèvent par une Louange à Dieu, au cours de laquelle, les Moines ou Moniales s’inclinent de manière importante, en déclarant, tel un Credo : GLOIRE A DIEU TOUT PUISSANT, A SON FILS JESUS-CHRIST, NOTRE SEIGNEUR , A L’ESPRIT QUI HABITE EN NOS CŒURS.
(commentaire proposé en Annexe n°6, page 2)
Si Saint Bernard était parmi nous, il inciterait chacun à lire la Bible, et le texte d’Isaïe (6, 3) : «Sa gloire emplit toute la terre» ! et, il vous dirait alors que Dieu remplit tout! Qu’IL est partout ! Dieu cosmique, transcendant! Et, en même temps, qu’IL est infiniment proche de nous !
En fait, quiconque se laisse « pétrir de l’intérieur » disait le Père Michalon, se laisse œuvrer, au-dedans de lui-même, dans toutes les dimensions de son être, devient un vivant, à qui il est donné la possibilité d’échapper aux dérives négatives des «chemins de mort », si bien décrits et analysés par Simone Pacot, dans son Livre portant sur l’ «Evangélisation des Profondeurs» Edit. Cerf.
Enrichir son intériorité est vite devenu pour Saint Bernard l’objectif essentiel de sa spiritualité.
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Sur le plan de la finalisation de l’Ordre Cistercien, branche directe de l’Ordre de Saint Benoît, il nous est clairement dit que : « La science de l’homme intérieur commença ainsi par le développement de la Réforme entreprise à Cîteaux sous l’influence de Saint Bernard.» (référence n°1 : 4ème extrait).
De sa ferveur envers le Saint Esprit
« Le Saint Esprit le remplissait de ces joies ravissantes que les âmes crucifiées seules peuvent connaître. » (référence n°2 : 5ème extrait) ;
L’étude qu’il fit des Psaumes de l’Ancien Testament, –comme cela a été précédemment précisé-, porte à penser qu’il s’est appuyé sur de nombreux textes, traitant ce sujet, (tels que les Ps.32 ,6 ; Gén.1 1-2 ;), citons ici : « Vous enverrez votre esprit, et ils seront créés ; et vous renouvellerez la face de la terre. » (Ps. 103, 30)
Saint Bernard a voué une ferveur particulière à l’Esprit Saint, rappelant qu’ «IL» est le point de départ de « La » Création : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu » (prologue de l’Evangile selon Saint JEAN/ I/ -1à3-),
et, en conséquence, la concrétisation de l’amour de Dieu.
Cette vénération, Bernard la place dans sa foi en la Sainte Trinité Chrétienne, – réalité suprême impliquant trois personnes dans l’Unité parfaite d’une même nature divine, qui est commune au Père, au Fils et au Saint Esprit, et qui est divisible et toute entière à la fois dans chaque personne, toutes trois coéternelles, consubstantielles, égales en toutes choses- ; il en sera l’ardent précurseur, la référence à suivre, non seulement pour le monde monastique, mais pour les futurs grands Théologiens, Saints et Saintes à venir.
(En Annexe n° 7, page 2)
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De tels avancements spirituels assortis de la dimension extraordinaire d’un jeune moine à la Foi rayonnante, -de l’avis de tous ses contemporains-, firent, que Bernard fut élevé à une fonction en rapport de tant de mérites, -ce, malgré son jeune âge (24ans) !-, en étant ordonné Abbé de Clairvaux en 1115.
Tout venait seulement de commencer, car, à partir de là, ses vertus s’amplifièrent jusqu’à la Sainteté.
Deuxième Partie
Saint Bernard, arbitre de l’Europe Chrétienne, de ses efforts à convertir, ou la recherche de la pauvreté se marie à l’acquisition de la sainteté.
Sur la réputation d’une telle sainteté, on venait, de toutes parts, lui offrir les plus hautes dignités de l’Eglise, il fut plusieurs fois élu évêque, archevêque, mais rien ne put l’arracher de son cloître.
Cependant, la voix d’un pauvre moine, au fil du temps, devînt la voix de tout le monde catholique. Ecoutons ce qu’il en est dit :
« Il devînt l’arbitre de l’Europe Chrétienne, il apaisa les schismes, il confondit les hérésies, il rétablit la paix. Lorsqu’Innocent II et Anaclet se disputèrent la tiare pontificale, l’Eglise, partagée sur cette grande question, vint le consulter dans sa cellule, et s’en remit à sa décision. …. Les hommes du siècle se pressaient pour l’entendre, ne pouvaient résister au charme de sa parole jusqu’à s’enfermer avec lui pour se consacrer à Dieu.» (Référ.n°1: 4èmeextrait)
Son influence s’étendait donc, non seulement sur les Membres de l’Eglise, mais également sur ses contemporains, qu’ils troublaient et, convertissaient sans grands efforts ! (En Annexe n°8, bas de page 2)
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En qualité d’Abbé de Clairvaux, Saint Bernard fut invité au Conseil des Rois, sensible au charisme qui émanait de sa sainte personne, du sens de sa spiritualité, qu’il ne manquait pas d’inclure dans chacune de ses réponses, comme le rapporte les relevés des historiens.
De sa force d’âme, de son élévation spirituelle
Habité par une « lumière intérieure », qui nourrissait sa force d’âme, il était capable d’être un «déversoir» d’amour humain, de charité, de compatissante fraternité… en fait, de tout ce qu’il recevait et avait en abondance en lui-même !
Qui, d’entre nous n’aspirerait à ne pas l’être !!
Luttant contre l’erreur, le péché, le vice, sous toutes leurs formes visibles ou sournoises, Saint Bernard voulait que sa lutte fût celle de tous !
Pour chacun d’entre nous le dilemme se pose, pour les hommes d’hier et ceux d’aujourd’hui, par quels moyens obtenir une force d’âme à la hauteur de la lutte à mener contre soi-même …..
Bernard, dans cet objectif, n’hésitait pas à incliner ses contemporains à entreprendre un réel chemin de conversion, (comme cela a été vu ci-dessus), passant par l’acquisition d’une foi humble, simple, ferme, persévérante en Dieu; à l’exemple même d’Abraham (Rom. 4, 18) : « Abraham espéra contre toute espérance », la descendance que lui promit Dieu !
Quand un croyant annonce: «Je crois en Dieu », n’est-ce pas l’expression de sa foi en Dieu, à travers son humanité, qui s’affirme ?
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Rejoignons la rituel de L’Ordre des Jésuites, – au moment de l’Elévation Eucharistique -, invoquant Dieu, comme suit :
« SEIGNEUR DIEU, TOI, qui as pris notre humanité, puisses-Tu, un jour, nous unir à Ta Divinité ! »
Saint Bernard, semble-t-il, dés son humanité, a été touché par Dieu, a été uni à LUI ; de cette «Union» qu’il a vécue, tel un don de l’Amour de Dieu pour lui, (ou « extase », telle que décrite par Sainte Thérèse d’Avila).
Bernard pensait, à la manière d’Augustin, lorsqu’il disait : « je suis Augustin, et vous êtes Dieu » ; se disant à lui-même: « je suis Bernard et vous êtes Dieu », c’est-à-dire : je dois rester moi-même, à ma place, celle que VOUS m’avez donnée, dans ma condition humaine.
La Lumière de Dieu se diffusant dans le cœur de l’homme, – pour ces deux grands Saints, si proches en spiritualité – (dont je ne peux m’empêcher de mêler les pensées !), a crée la force d’âme, qui n’entraîne, à mon sens, aucun rapport fusionnel, dans lequel Dieu et l’homme seraient mélangés, mais qui instaure, plutôt, un rapport personnel, où Divinité et humanité demeurent ce qu’elles sont ; en vertu, du texte évangélique de Saint Paul (1er Epître Co, cha.3 /vers.9) :
« Car nous sommes les ouvriers oeuvrant avec le Divin » (en traduction littérale: « co-opérateurs de Dieu, champ divin, édifice de Dieu »).
De la Foi … au combat
L’Abbé de Clairvaux avait acquis une admiration envers lui pour ce qu’il était, ce qu’il représentait, mais aussi, pour ses choix, la qualité de ses engagements, la teneur de son discours;
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Ne leur disait-il pas que la Foi peut tout, supporte tout, surmonte tout? (identique à l’Amour !) Qu’elle est comme une armure, Saint Paul (6, 16) : « Revêtez-vous de l’armure de la foi, au moyen de laquelle vous pourrez émousser les flèches enflammées du méchant ».
Au cri de : « Dieu le veut », Bernard soulevait ainsi les foules, les Chevaliers, et l’on vit « des milliers de guerriers qui prenaient la croix et marchaient à la délivrance du Saint Sépulcre. » (Référence n°1 : 5ème extrait) ;
Cependant, Dieu ne permit pas, que les chrétiens triomphassent, parce qu’ils avaient indignement péché contre LUI, mais à ce sujet, qui n’admirerait la réponse de Bernard à ceux qui lui reprochaient l’excès de son zèle : « S’il faut absolument que l’on fasse une de ces deux choses, de murmurer contre Dieu ou contre moi, j’aime mieux voir tomber les murmures des hommes tomber sur moi que sur le Seigneur et ce m’est un bonheur que Dieu daigne se servir de moi comme d’un bouclier pour se couvrir. » (réf. n°1 / 6ème extrait)
Nous ne pouvons dés lors que nous émouvoir, nous émerveiller de la force d’âme, de la sainteté, toutes deux très remarquables, qui transpirent de l’ensemble des écrits de Saint Bernard, en particulier justement, avec les « Lettres aux Chevaliers du Temple », Chapitre 3 /partie -4-, ( 1/ véritable «reconnaissance» qu’il fit aux « Soldats du Christ », dignes et honorables représentant la Chrétienté toute entière ; 2/ au sujet d’une «nouvelle milice» mise à leurs services ).
Citons en un extrait significatif, se suffisant à lui-même : « Ainsi, le Chevalier du Christ donne la mort en pleine sécurité et la reçoit dans une sécurité plus grande encore. Ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, il est le Ministre de Dieu, et il l’a reçue pour exécuter ses vengeances, en punissant ceux qui font de mauvaises actions et récompensant ceux qui en font de bonnes ».
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Parce qu’il assimilait le combat physique au combat spirituel, l’un n’allant pas sans l’autre, une de ses « Pensées » (n°5 /2) met en exergue que ce dernier doit se réaliser par la force de la Foi, de l’Espérance et de la Charité.
Ainsi, les Chevaliers du Temple réunissaient-ils les deux combats en un seul, le combat spirituel guidant, protégeant le combat physique, qui se mettait au service du premier !
On comprend mieux que Saint Bernard ait soutenu l’Ordre des Templiers, admiratif de ces hommes de foi, (possédant par Dieu, la force physique dont il n’avait pas été dotée, qu’il enviait !), s’étant engagés à mener ce combat AU NOM DU CHRIST, prêts à en perdre leur vie humaine, pour LUI !
Des hommes « méritants » (malgré les dérives, les excés..), voilà ce que représentaient les Chevaliers du Temple, pour Saint Bernard !
La Miséricorde, Dieu l’accorde aux hommes méritants, nous dit Saint Bernard ; elle représente l’amour que Dieu a pour l’homme en vu de leur accorder sa rédemption !
Saint Bernard, le Formateur à la suprématie de l’Esprit !
Saint Bernard, s’il fut un disciple, un novice appliqué aux choses spirituelles, fut également un éducateur exemplaire : « Si vous vous hâtez d’arriver aux choses intérieures, disait-il aux novices ; laissez dehors le corps que vous apportez du monde : que les esprits rentrent seuls, la chair ne sert à personne.» (d’après Arnauld de Bonneval – «Mémoires sur l’Histoire de France » -).
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Tous les manuels ou biographies, font ressortir que Bernard en donnait l’exemple, il ne pensait à son corps que pour le soumettre à l’esprit, en faire ainsi un instrument propre au Service de Dieu !
Afin d’en promouvoir la suprématie, le moyen prôné par Bernard aux novices, fut celui de la modération, de l’introspection, et de la méditation. Cette dernière eut une place marquée dans le règlement cistercien – remarquée et remarquable- ! Robert, Alberic et Etienne avait semé un nouveau germe dans l’Eglise, préparant la création d’un Ordre, celui des Cisterciens, Bernard le fît fructifié !
Saint Bernard reçut ce « fruit » parmi tant d’autres «fruits spirituels » ; il fut à même, en recevant tant et tant de Grâces Divines, d’en parler, d’en fixer le sens et l’essence.
En effet, la notion de porter «des fruits spirituels» a été pour lui, fortement liée à une Grâce Divine qui «aide» à faire le bien, «aussi longtemps que nous en sommes remplis»- propos de Saint Bernard, dans son Sermon sur les Bénédictions (76ème/ 3)- ;
Ne voulait-il pas, démontrer aux moines en « apprentissage », que tout acte de « bien », s’il peut, bien sûr, être le fait de l’homme par un choix avisé, inspiré, a besoin de «l’aide divine » pour le faire « fructifier », pour qu’il se propage, ce, d’une manière permanente ?
Que sans une vie régie par « l’esprit », nul ne pouvait espérer recevoir une telle bénédiction !
Saint Bernard, en effet, le déclarait, haut et fort :
«Si Dieu ne donne point cette bénédiction, notre terre ne peut donner un fruit de salut » ; est-ce à dire que sans bénédiction divine, l’homme ne peut pas vraiment obtenir son «salut»?
Une nouvelle école ascétique allait en découler, dont Bernard serait le mentor (plus que le chef !), à laquelle vont appartenir de très belles personnes, à savoir entre autres : Gilbert Hoyland, Guillaume de Saint- Thierry….
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De l’œcuménisme de Saint Bernard
Ne serons-nous pas surpris d’apprendre qu’une copie du Coran était présente dans la Bibliothèque de l’Abbaye de Clairvaux (offerte par Pierre le Grand), étonnant ! (En Annexe n° 9, page 3)
Pour l’anecdote étayant ce fait, on peut admirer la sculpture de pierre, au dessus de la porte principale de l’Abbatiale de Notre-Dame d’Aiguebelle (26), – monastère cistercien fondé par Saint Bernard entre le XIème et XIIème siècle-, une sorte de triptyque qui représente, en son centre LA CROIX, avec à sa droite le Croissant, à sa gauche le Chandelier à sept branches, « TOUT » comme réuni en un ensemble !! …à découvrir…
La Croix ! La Très Sainte Croix ! Saint Bernard la chérissait, au point de vouloir partager les souffrances de la «crucifixion» subies par le Christ ! (cela a été précisé en introduction, et première partie)
Précurseur d’un œcuménisme « extraordinaire», pendant le temps des dernières croisades !! Paradoxal ou pas, chacun peut en déduire ce que Dieu va lui en inspirer…
Des œuvres, en particulier du Sermon sur le Cantique des Cantiques de Salomon
Au cours du développement, certains extraits des Sermons de Saint Bernard, ont permis d’étayer les hypothèses de ses pensées, de ses positionnements humains et théologiques.
Et ainsi, peut-on en déduire que les œuvres écrites de Saint Bernard sont importantes, tant en quantité qu’en qualité, des « Lettres », aux « Fleurs », aux nombreux « Sermons », chacun de ses écrits n’est que prétexte à la Louange à Dieu, à la Contemplation de la Passion du Christ, à la Vénération pour la Vie de la Vierge Marie, à la « promotion » de la Foi.
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Saint Bernard relevant l’indignité de notre condition humaine, en de multiples textes, prône l’acte nécessaire de «conversion», afin de nous en affranchir, de «plaire à Dieu», et de «mériter de recevoir des bénédictions salvatrices » (vu supra).
Le Sermon sur le Cantique des Cantiques de Salomon (en quatre séries), par les commentaires éclairés de Saint Bernard a, en effet, permis une approche plus aisée du Cantique des Cantiques, chacun pouvant, dés lors, s’en approprier la teneur spirituelle.
Vouloir faire une analyse du commentaire de Saint Bernard relève, à mon point de vu, d’une pure extravagance.
Car, d’une part, -sans posséder la science théologique- cela ne se peut, au risque de faire un plagiat du commentaire de Saint Bernard, d’en déformer le contenu voire le sens du texte lui-même!
Et, d’autre part, le support du commentaire de Saint Bernard étant le « Cantique des Cantiques », c’est-à-dire, un texte de référence biblique, partie intégrante de l’Ancien Testament, qui, mieux que lui-même, pourrait s’y autoriser, au vu du caractère Sacré de l’ouvrage ?
Et pourtant, légitimes ou pas, des théologiens anciens ou contemporains, se sont essayés à commenter les commentaires de Saint Bernard de son Sermon sur le Cantique des Cantiques ! (En Annexe n° 10, page 3)
Les conseils sont prodigués à tous, chacun doit pouvoir se dépouiller «de son fardeau», parvenir à une vie tournée vers Dieu, en Dieu.
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Et, comme le dira, plus tard, Saint François de Sales, dans son livre «Introduction à une vie dévote», à l’instar des thèses de Saint Bernard, dont il s’inspira, « chacun doit combattre les excès liés à notre condition humaine, pour se rapprocher de Dieu, en faisant du mieux qu’il peut!».
Par delà ses œuvres, la vie de Saint Bernard fut parfaite !
Sa mort le fut aussi !
Lorsque Saint Bernard approcha de sa fin (1153), avec la joie au cœur et la satisfaction de l’âme, un propos lui a été prêté, selon l’un de ces historiens, – il est à noter que la pensée ci-dessous pleine d’une obéissance mêlée de reconnaissance envers Dieu, lui ressemble tant ! – à savoir :
« J’ai consommé les œuvres que mon Père m’avait données à accomplir ».
En Conclusion,
Saint Bernard ! Le Chrétien ! Le Moine Cistercien, L’Abbé de Clairvaux, la Foi forte, tant ses œuvres humaines que ses écrits, ses fonctions occupées, ses engagements, le soutien inconditionnel envers les Templiers, tout cela nous laisse un témoignage merveilleux d’une vie vécue exclusivement en Dieu, « imbibée» de Dieu ! (si j’osais !)
Ses textes, quant à eux, sont les passerelles d’un monde à l’autre, il nous engage à le suivre !
Passerelle du combat pour la promotion du bien, de la compassion, de la bonté, de la fraternité, de la charité !
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Passerelle de lutte contre les mauvaises actions, l’imperfection, la richesse, le pouvoir, l’hérésie, les œuvres charnelles.. (énumération non exhaustive des faiblesses humaines…)!
Passerelle d’engagement spirituel, de prière, de pauvreté, d’évangélisation!
Passerelle du désir de servir Dieu, de LE contempler, de LUI laisser la place, toute la place en nous, de L’y attendre!
Passerelle vers l’œcuménisme, l’universalité!
Etre «chevalier du Christ»! Tel que Saint Bernard le souhaite pour tous!
« Je me suis livrée, Dieu a fait le reste » disait souvent Sainte Thérèse Couderc, à ses interlocuteurs médusés, la grande religieuse de l’Ordre du Cénacle, proposait ainsi l’expérience, sans complexe, de son «attitude spirituelle », sorte de « recette», semblant déclarer à ceux et celles, qui venaient chercher des conseils vers elle: à vous d’essayer, livrez-vous !
Saint Bernard, à n’en pas douter, aurait sûrement adhéré à sa formulation de pensée, lui, qui n’a fait que se livrer à Dieu, toute sa vie, et, on l’a vu, Dieu a fait le reste, au sein de cette belle personne, élevant son âme à la Sainteté !!
Saint Augustin, par le noviciat à accomplir en cette vie, entrouvre une Eternité en Dieu …
Saint Bernard, à sa suite, dans un véritable « noviciat » permanent, n’a eu de lutte que pour transformer sa vie humaine en une vie en Dieu, incitant tous les cœurs à aller par ce chemin à la rencontre de la Présence Divine qui réside en chacun de nous !
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Une telle similitude complémentaire ne peut échapper à quiconque se situant dans le désir d’avancer, d’évoluer, de grandir, d’obtenir (par un mérite empreint d’humilité et d’Amour) « La » Rencontre avec Dieu, en suivant en toute confiance Saint Bernard.
Même si les passerelles, évoquées supra, nous consternent par la force, la vérité, l’intransigeance qui s’en dégagent, et, même, si ces passerelles nous troublent aussi par leur profondeur tant humaine que surnaturelle, comme un tout indicible, uni…
Ne devons-nous pas tout entreprendre à l’instar de Saint Bernard pour y tendre ?
Alors, comme dans un temps de Carême permanent, osons nous imprégner du contenu des différents Sermons réalisés par Saint Bernard, dans lesquels, sans jamais se lasser, il nous engage à chasser le mal sous toutes ses formes, afin d’en extraire les pistes d’une vie nouvelle !
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Faisant suite les Textes Annexés (sur 3 feuillets)
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Textes Annexés
Annexe n° 1 -Introduction- page 2
§ Il fut fondé par Saint Robert (en 1098), père spirituel d’Alberic et d’Etienne, eux, qui, après son décès, se succédèrent, chronologiquement dans les charges de Prieur, puis d’Abbé ; ces derniers contribuèrent à l’élaboration d’une réforme de la Sainte Règle de Saint Benoît – première règle qui fut écrite en Occident pour l’Occident –, tant sur l’organisation (travail des « Convers ») que sur la pratique spirituelle, ce, afin d’échapper aux désordres de toutes sortes survenues au sein de nombreux monastères bénédictins, et du monastère de Molesme en particulier, où ils avaient tous trois précédemment vécus, et, au sein duquel ils avaient durement soufferts de :
« la folle conduite des moines (qui) était venue mettre obstacle aux desseins de Dieu » (Référence n°2 : 1er extrait -Histoire de Saint Etienne Harding-Fondateur de l’Ordre de Cîteaux, par l’Abbé J.P. Prêtre du Diocèse de Tours (1848); car, si l’on se plaît à dire qu’un religieux est un serviteur de Dieu, ne doit-il pas s’efforcer de l’être à un degré parfait ?
Revenir à la piété! Alberic avaient hérité d’un monastère pauvre sur tous les plans (en novices, en subsistance et en spiritualité!), beaucoup de difficultés s’étaient présentées à lui pour le faire survivre, pour donner « vie » à une communauté respectueuse de la Saint Règle, dans la pauvreté qu’elle exigeait. Il ne s’était pas découragé, entreprenant une réforme sévère mais nécessaire ; il avait ainsi pu laisser, après lui, à Saint Etienne : « un couvent parfait dans son organisation intérieure…mais qu’on était plus disposé à admirer de loin qu’à choisir pour en faire un lieu de retraite. » (référence n°2 : 2èmeextrait)
Et, il continua la réforme sévère entreprise par Alberic, son autorité spirituelle était reconnue, on s’y pliait, la dévotion du groupe de moines, qui, avec lui, surmontaient courageusement, sur le plan pécuniaire, des périodes délicates, lui faisait reprendre courage, s’obstinant dans la voie engagée, dans l’espérance d’attirer des vocations monastiques.
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Après « avoir rejeté hardiment la protection du Duc de Bourgogne… », « il s‘était trouver à la tête d’une communauté mourant de faim », moment fort long, au cours duquel Cîteaux fut « réduit à l’extrémité de l’indigence », si peu de Novices, donc de bras pour aider aux champs, tout semblait perdu ! La prière était son recours, il attendait la clémence divine !
Plus tard, reconnu, comme le fondateur initial de l’Ordre Cistercien, précurseur de tout ce qu’allait entreprendre plus tard Bernard, dans l’urgence, il dû se résoudre à faire l’aumône au village pour sa communauté. Ainsi, son immense humilité fit tout repartir, et comme par enchantement, Saint Bernard frappa à la porte du Monastère….
Annexe n°2 –Première partie- fin de la page 2
§Saint Bernard avait choisi une communauté où les frères « convers», (laïques portant l’habit de l’Ordre, mesure mise en place par Guillaume d’Aquitaine pour l’Abbaye de Cluny, peu de temps après sa création, dans les années 950), travaillaient aux champs, pour permettre aux moines, non de se soustraire au travail attribué, mais de pouvoir s’en libérer suffisamment pour s’adonner à l’étude, à la contemplation.
Annexe n° 3 – Première partie –Haut de la page 3
§Il faut préciser, qu’à cette époque, des aménagements du temps, en fonction des saisons, avaient été pris ; en hiver, par exemple, entre matines et laudes, il y avait un intervalle, et c’était durant cette partie du jour que le religieux était le plus longtemps laissé à lui-même.
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Annexe n°4- Première partie – Page 3
§Ce dernier (Saint Augustin) semble avoir été, à la fois un auteur favori et un modèle, ce dernier n’avait-il pas fait le choix, dés son retour d’Afrique, de mener une vie de moine? Encore simple prêtre, il fonda à Hippone un monastère où il vécut dans la pauvreté évangélique, étant évêque, il continua à vivre en commun avec les serviteurs de Dieu;
Annexe n°5 –Première partie – Page 4-
§ Ensuite, l’AMOUR «forme» un CERCLE, c’est-à-dire, « réalise », et par extension, «donne un aspect » de forme géométrique, fermée, parfaite, tel que le cercle – choisie non par hasard- ! donc « si parfait », ajoute Saint Bernard… (un peu d’ humour! y-a-t-il eu jamais de cercle qui ne le soit pas ?) … le situant dans « la perfection », pensée si chère à son âme !
Quelle drôle d’idée émise là par Saint Bernard ! Que veut-il donc nous dire ?
Un «cercle » formée, crée, par le principe de l’Amour lui-même, le constituant, le rendant apte à lui procurer son essence intrinsèque, sans l’y enfermer, Amour et Cercle, ne faisant qu’un !
Saint Bernard, n’a-t-il pas voulu, avec beaucoup de finesse, de précaution, indiquer sa vision, d’une symbolique surnaturelle, d’un mystère divin pressenti, faite d’infini, où, par miracle DIVIN, ce cercle symbolique D’AMOUR serait le fondement protecteur de toute force universelle ?
Sans avoir la prétention d’apporter une réponse, je me devais d’en émettre l’hypothèse, voilà qui est fait.
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Annexe n°6 –Première partie – page 6-
§ Théologiens, Grands Initiés, Croyants, Philosophes, en tous siècles, en tous lieux, ont contribué, en ce monde, à distiller leurs enseignements ou expériences spirituelles! Ainsi, le philosophe chrétien Henri Bergson a-t-il proposé sa théorie dite « de l’évolution créatrice » ;
Mettant ainsi en évidence que si l’évolution poursuit sa marche à travers l’espace sidéral, elle interfère sur la partie spirituelle et mentale de chaque individu, constituant son être intérieur, en un mot « son intériorité » !
Que le cosmos, c’est-à-dire, l’infiniment grand, rejoignait AINSI l’intériorité de l’homme, tout était posé !!
Jean Guitton, Académicien, de confession Chrétienne, a-t-il tenté, dans son Essai, « Dieu et la Science » d’amener les esprits à des considérations qui n’opposeraient plus les deux parties, par la mise en place d’une étude nommée : « métaréaliste », posant les bases d’une possible « harmonie entre l’acte de foi et l’acte de savoir, en un mot : entre Dieu et la science».
Les scientifiques, s’ils s’interrogent encore sur l’existence de Dieu – sur un instant de la création de l’univers où il semble qu’ «IL » fut là, nous apparaissent être moins dans la négation, qu’auparavant !-
Ils n’en sont pourtant pas encore à reconnaître, que leurs avancées, depuis Galilée, ne sont pas seulement dues aux hommes qui ont effectué des progrès en mathématique, physique, astronomie, cosmologie… mais, peut-être (et, cela les dépasse !!), à une intervention supérieure *du Dieu Créateur, ce, quelque soit le nom qu’ils « LUI » donnent ! ( *ma conviction personnelle l’attribuant à la : Volonté Divine).
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Où l’on peut aussi penser, qu’il y ait, ici, une action conjuguée de la science et de la foi – communiquée par l’intermédiaire des grands Saints-, Saint Augustin et Saint Bernard n’ont-ils pas réalisé des écrits, concordants et complémentaires, qui ont imprégnés, la pensée des hommes, jusqu’à ce jour, par leur intelligence, leur foi ?
Hommes de science, vous en êtes aujourd’hui à chercher, qui, dans des particules, «Les rides du temps » (George Smooth), ou qui, dans des « Poussières d’étoiles » (Hubert Reeves), « Le visage de Dieu » ( I. et G. Bogdanov).
Les résultats de vos découvertes vous interpellent-ils?
Pourtant, en vous approchant de la Vraie Lumière, vous aller vers DIEU lui même!
Annexe n° 7, Première partie, page 7
§ On peut en retrouver les effets spirituels, dans les œuvres de Saint Jean de La Croix ( moine des Carmes Espagnols, au XVIème siècle, dont il fut l’un des plus grands Saints) : « La montée du Carmel » et « La nuit obscure », puis « Le Cantique Spirituel », ou la composition poétique de « La Vive Flamme d’amour », citons en ici un extrait , 2ème strophe : «O brûlure suave », dont lui-même nous en révèle le sens, en parlant de l’âme :
« IL l’a rencontrée et transpercée vivement par l’action du Saint-Esprit. Car ses communications sont impétueuses quand elles sont embrasées d’amour. »
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Tout comme Sainte Thérèse d’Avila ( Abbesse, également au XVIème siècle, fondatrice infatigable, dans son Espagne natale, d’ Abbayes de « pauvreté » dites de «déchaussées », de Notre Dame du Mont Carmel), qui s’est inspirée de Saint Bernard, tel que l’on peut le découvrir, dans ses œuvres « Les Fondations », « Le livre de la vie », « Les Relations », « Pensées sur l’Amour de Dieu », « Le Château intérieur », « Chemin de perfection », ….citons ici un extrait du dernier cité (chapitre 27,7):
«… entre un tel Fils et un tel Père, vous rencontrerez nécessairement le Saint Esprit, qui enflammera votre volonté. Ce très puissant Amour la (l’âme) tiendra enchaînée, dans le cas où le grand intérêt que vous y avez n’y suffirait pas. ».
Annexe n° 8, Deuxième partie, page 7
§Justement, un essai historique narre avec humour, la conversion à la pauvreté qu’il fit sur la personne de Suger, célèbre Abbé de Saint Denis, personnage influent à la cour du Roi de France, Louis VI,- monarque qui réussit à affermir la royauté française, grâce au secours de l’Eglise, à rendre même à la Couronne les biens ravis par la noblesse – ;
Alors même que les thèses des Cisterciens, les paroles brûlantes de Saint Bernard, dans un premier temps, avaient été ressenties d’une nature très excessive voire dérangeante, elles firent brusquement réveiller la conscience de l’Abbé Suger, qui se convertit à une vie davantage «pauvre», faisant de nombreux émules dans l’Eglise, tout autant qu’à la Cour !
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Annexe n°9, Deuxième partie, page 8
§Où l’on comprend mieux que ce Livre sacré de la religion musulmane, – comme l’Ancien Testament (ou la Thora pour les Juifs)-, ait, également, fait l’objet de recherches, d’études, par Bernard et ses Frères Cisterciens; en effet, les textes sacrés, de chacune des ces religions monothéistes leur ont procurés, sans aucun doute, outre le respect et l’ouverture des messages théologiques véhiculés, leur propre dimension spirituelle de chrétien se reflétant, en miroir, dans l’espace universel .
Annexe n°10, Deuxième partie, page 9
§Certains, ont réussi à nous en faire découvrir des sens particuliers, d’autres, de fines subtilités; d’autres, par contre, cherchant, en vain, me semble-t-il, à décrypter, à sonder, tels des archéologues, l’âme de Saint Bernard, s’y sont hasardés, sans succès!
Car, vouloir, à travers une telle œuvre écrite, connaître le fondement de ce qui a pu alimenter les propos de l’auteur, faire naître la dimension intrinsèque de sa spiritualité, jusqu’à son accès à la sainteté, n’était-ce pas partir en quête des Mystères Divins ?
Fin des Textes et commentaires annexés.
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