ÊTRE TEMOIN
Apporter un témoignage chrétien, voilà mon challenge…
oui, un de plus, allez-vous penser !! Mais qu’importe puisque chaque témoignage a son lot de questionnements, de certitudes, d’expérience et de non expérience de vie humaine, alors, en toute humilité, je vais essayer de vous raconter, de vous dire quel parcours fût le mien avant de tendre à un chemin spirituel.
Ma vie, au fil des années, s’était tant bien que mal organisée, à partir de compartiments, à peu près bien rangés, comme je les appelais, par dérision de moi-même : travail, couple, famille, relations amicales et sociales, tout fonctionnait à peu près pour mon équilibre de vie et pour mes proches, essayant, jour après jour – à partir des valeurs morales, chrétiennes – d’articuler mes compartiments sans heurts entre eux !
Je m’en contentais, et avec application, je tentais de générer du positif et de l’harmonie, même si parfois dans l’incapacité d’y parvenir, je lançais des cris de détresse à Notre Seigneur !
Ayant appris, tant sur un plan professionnel que personnel, qu’il fallait savoir accepter les difficultés avec courage et honnêteté, tout en sachant apprécier toutes les joies petites ou grandes, désirées ou inattendues, qui venaient à nous; je faisais bien sûr le constat que ma vie si elle n’était pas parfaite, n’était ni meilleure ni pire que d’autres, elle était tout simplement « humaine».
Jusqu’au jour où participant à une session biblique sur le thème :
« Laissez-vous guider par le Saint Esprit »,
Très loin d’imaginer « Ce » qui allait tomber sur moi, et m’engloutir lors d’une prière, sincère mais bien maladroite, d’adoration et de louange !
Comment vivre une telle Rencontre, de nature divine, aussi consternante que bouleversante, d’où avait jailli une lumière éblouissante en mes profondeurs !
Troublée, émerveillée, désemparée !
Mis dans la confidence le Père Michalon, qui animait ce temps d’études bibliques, me donna alors de judicieux conseils, qu’ici, à tous mes frères et sœurs, je transmets volontiers, à savoir :
« – ne pas se laisser submerger par l’émotion, essayer de la maîtriser, de la canaliser, voire même de la bloquer en quelque endroit de son être, afin de calmer son esprit non préparé à ce qui vient de lui arriver !
– prier avec le Seigneur, Lui confier ce moment privilégié, voulu par Lui, et s’en remettre à Lui en toute simplicité. »
Passée la phase d’émerveillement, suivit raisonnablement un long temps de silence et de méditation.
Me rappelant la parole de Dieu … « et le Saint Esprit tomba sur eux », le texte de l’Evangile lu et entendu de si nombreuses fois me revenait et résonnait dans ma tête, tel un écho, que je devais non plus recevoir et assimiler, mais aujourd’hui Vivre!
Lisant aussi le Texte de Jérémie (31), je redécouvris que Dieu avait conclu la nouvelle alliance en proclamant que :
« Que chacun LE connaîtrait du dedans, du plus petit jusqu’au plus grand, en écrivant Sa Loi au fond de leur être» !
Bien d’autres textes bibliques, en particulier de nombreux Psaumes, nous relatent des faits et des paroles divines mettant en exergue cette capacité pour Dieu à se répandre en nos profondeurs, nous révélant ainsi que rien n’est impossible à Dieu, et que Notre Créateur se souciant du cheminement de chaque vie humaine, intervient de façon visible ou invisible, plus ou moins perceptible, en chacun de nous.
Dieu était venu à ma rencontre, à mi-chemin …
La conscience de la venue du Saint-Esprit en mon âme humaine était déjà pour moi si difficile à concevoir, l’évoquer n’était pas pensable !
Trop touchée par la valeur de ce qui m’avait été donnée de vivre, son caractère d’origine divine s’imposait malgré tout à moi, dans un immense respect, dès lors, il me semblait à la fois délicat et impossible,- même si le désir de le faire m’avait effleurée, dans un souci de partage fraternel-, d’en révéler de manière prématurée l’existence (et donc, non mûrie ce qui aurait pu en dénaturer le sens).
Anéantie par le poids de sa dimension trop hautement spirituelle, je devais d’abord tenter d’y faire face, avec dignité et reconnaissance.
Un élément ressortait de « cette rencontre éblouissante » :
l’Amour de DIEU pour moi, pour nous!
Je savais que j’étais non seulement connu de LUI, mais, encore plus invraisemblable, aimée de LUI !
La nature humaine cédant souvent à la facilité, à la fierté, à la complaisance ( ce qui aurait été certes plaisant et réconfortant pour moi !), mais aussi, à la controverse, à la jalousie, à la réprobation (ce qui aurait fortement été tentant pour mes contemporains !), une certaine sagesse me dicta de ne pas en faire état, de m’effacer devant son accomplissement, de n’en retirer aucun bénéfice d’aucune nature, ceci afin qu’un jour cela puisse être un acte compris, sans arrière-pensée, et sans être assimilé à de la provocation, à de la vanité (aujourd’hui, mon identité ne sera pas connue), et que seul le récit de cet évènement personnel puisse un jour témoigner de la Miséricorde divine, et ne serve qu’à la Gloire de Dieu.
Soulagée d’avoir pu prendre une telle décision, une évidence s’était donc installée dans mon esprit, celle de tenir cette Rencontre dans le « secret » au plus profond de mon être, sans en apporter le témoignage, tant que cela me paraîtrait nécessaire…cela dura plusieurs décennies !!
Et en conséquence, dans un premier temps, fort long ! Que Dieu pardonne mon insuffisance ou ma lâcheté ! J’ai ainsi tu, autour de moi, l’évènement le plus extraordinaire et le plus important de ma vie !
Même si j’en étais infiniment comblée, cela me semblait trop grand, trop beau, trop transcendant, pour en relater l’existence et l’incidence dans ma petite vie!
Il me fallait bien admettre pourtant que Dieu Le Père, Notre Créateur, Créateur de l’Univers, avait voulu m’offrir cette grâce spirituelle démesurée.
Lui, l’Amour absolu était venu vers moi, s’abaissant jusqu’à déployer en mon âme figée, craintive, des dynamiques de foi, des joies spirituelles insoupçonnées; je me souvenais avoir lu dans un ouvrage du Père Varillon :
« Le Saint Esprit, c’est l’énergie divine d’aimer Dieu qui nous est donnée ».
Propulsée malgré moi sur des chemins de spiritualité inexplorés, je me découvrais un nouvel état d’esprit, mélange extraordinaire de joie et de liberté, d’assurance et de confiance sans bornes, animée par un profond et obstiné désir d’engagement.
Face à mes interrogations, IL m’amena à penser que ce qui faisait la base de ma vie n’avait pas à changer, et en toute sincérité, cela m’arrangeait !!
-car, cette vie, dans laquelle IL m’avait placée, j’y avais souvent opposé de fortes résistances, mais elle avait fini par se construire ! –
Mais c’était précisément à travers cette vie que je devais Le suivre … en m’appliquant simplement du mieux que je pouvais !
Sans mesurer vraiment le bouleversement qui s’était opéré en moi, du fait de Sa Venue, j’étais en prise à de nombreuses interrogations, dont les deux primordiales, à savoir :
Une réponse était-elle attendue de LUI ?
Et dans cette éventualité, que devais-je entreprendre ?
Mille et une angoisses m’agitaient à cette perspective !
Par-dessus tout, j’avais la hantise de LE décevoir !
Le Seigneur n’était- il- pas venu me demander d’avancer dans la foi … j’en avais le vertige !
Car, avancer dans la foi, ne s’agissait-il pas en fait de partir à l’aventure, à la découverte d’un chemin spirituel ? Ma gratitude était infinie, mais tout basculait !
Cela m’obligeant à instaurer de nouveaux repères, de nouveaux codes, de nouveaux déterminismes, à repositionner l’essentiel dans tout ce qui faisait ma vie, il y eut des tensions, des épreuves, des séparations à surmonter, et pour y parvenir, autant de Grâces dont je remercie DIEU infiniment.
Sachant au fond de moi, qu’il y avait donc eu un avant et un après de cette SPLENDIDE RENCONTRE, véritable clef de voûte du chemin spirituel sur lequel elle m’engageait à avancer, comprenant de façon profonde que je devais quitter le chemin normal (mais banal comme tant d’autres !) qui avait été le mien, mais qui n’avait été qu’une étape indispensable de construction.
Désormais, une véritable initiation spirituelle m’entraînerait au-delà de moi, ne sachant trop comment ni vers quoi, l’idée même étant très déstabilisante, je m’en remis spontanément à la Très Sainte Croix.
Un chemin spirituel, véritable parcours de confiance et d’amour commença…Ou plutôt son long apprentissage !
Des mois et des années ont été en effet nécessaires pour non seulement honorer et accepter Sa Volonté, mais surtout rythmer mes jours à ce lien d’Amour indéfectible, essence de ma vie, ma vie même !
Son Amour suscitait peu à peu en moi un besoin de repli, de démarche spirituelle, aussi, dès que je le pouvais, je partais résider dans une Abbaye, ayant acquis peu à peu à me « décentrer » de moi-même, de ma propre vie et quelque part du monde, en ces lieux privilégiés, je savais ainsi Lui plaire puisque je me rapprochais de Lui, au point qu’il n’y ait plus que Lui!
Rien d’autre n’existait ! Même si malheureusement, encore trop de choses avaient de prise sur moi.
Au début, je choisissais des retraites en groupe, sur des thèmes bibliques ou théologiques, puis, le temps passant, je m’y rendais seule, déposant à l’entrée, sur le plan symbolique, le poids de ma vie, tels des cailloux.
IL m’apprenait peu à peu l’indépendance morale, un certain détachement des choses matérielles.
Mais à chaque fois, – comme pour me surprendre ! – je bénéficiais de rencontres humaines, qui, à leur manière, ont toutes contribué à l’épanouissement de cette construction spirituelle; Le Seigneur me prodiguant ainsi de précieux enseignements, et d’étapes en étapes, j’arrivais à grandir, à changer, à trouver « le sens » de la Foi qu’IL m’instillait patiemment !
Dans ce cheminement, IL m’entraînait donc, mais permettait -l’encourageant même ! – que je sois – en Son Nom- pour d’autres, un chrétien porteur d’espérance tel qu’IL le voulait, une sorte de « missionnaire laïque » et, en cela comme en tout, je ne pouvais que Lui être infiniment soumise, consentante et reconnaissante ;
Sa Volonté et Son Désir Divins me prodiguant inconditionnellement les moyens appropriés pour y tendre ! Je découvrais la fraternité spirituelle!
Les années passaient, j’apprenais avec LUI à me livrer davantage, acceptant que Dieu seul pénètre mes pensées les plus intimes, sans barrière, ni fausse pudeur, ni honte non plus à me laisser pénétrer et guider de l’intérieur, n’ignorant pas que DIEU connaissait tout de moi comme il connaissait aussi les profondeurs de chacun, parce qu’IL nous aimait.
Ce nouvel état de vie assurait le contre poids avec mes insuffisances, Le Seigneur, avec doigté, me donnait de sentir la portée de mes actions et de mes paroles afin que j’y apporte les rectificatifs qui s’imposaient, quand cela, bien sûr, pouvait être entrepris ; aussi, lorsque j’en avais l’opportunité, très vite, je réagissais par amour de LUI!
Face à mes défaillances -forts nombreuses-, Son Tendre Pardon venait à chaque fois m’anéantir d’amour.
Ayant dû surmonter des épreuves de santé longues et pénibles, les Grâces qu’IL m’a envoyées, ont été des torrents de douceurs et d’espoirs.
Dès que je priais Dieu par la Croix de Son Divin Fils, avec amour, sans aucune demande, dans l’acceptation complète pour LUI de mes souffrances, L’Esprit de Dieu m’enlaçait dans un élan d’apaisement, de réconfort, suspendant le temps pour que je puisse reprendre avec LUI la force de continuer à supporter l’épreuve.
Ce parcours IL l’a fait avec moi ! Et la guérison me fut donnée.
De cette période est née ma vénération pour Sa Très Sainte Croix, et Elle est devenue, parce qu’IL le souhaitait, l’expression de Son Amour pour moi, de l’Union scellée, générant ma dévotion et ma fidélité indéfectibles.
Mes faux-pas n’étaient plus sur des chemins stériles, des chemins de mort, car, ma vie demeurait désormais sous la conduite du Saint Esprit, sans que je Lui parle, je n’étais qu’à LUI. IL m’apportait ce dont j’avais besoin, ce qui changeait avec Lui, c’est qu’au lieu d’agir par mes pauvres capacités humaines, je m’en remettais à « notre Dieu créateur, rédempteur et sanctificateur » comme le nommait le Père Michalon (qui fut mon guide si longtemps, rappelé aujourd’hui vers ce Père dont il parlait si bien), animée par une confiance totale. Ses pouvoirs agissaient en moi et je le sentais.
Tentant, non de « grandir», car j’avais compris que ce n’était pas la bonne attitude, et que Le Seigneur ne cherchait pas la perfection de ma vie humaine, mais essayant seulement d’évoluer, sans vanité mais sans inertie, sur le chemin où j’étais, comme IL nous le disait, dans Ses Paroles, et par l’exemple de Sa Vie même.
Je pris alors conscience que l’Esprit de Dieu avait fait épanouir en moi une « maturité spirituelle», sorte de plénitude intérieure constituée de potentialités surprenantes, avec pour seule exigence celle de ne faire et de ne vouloir que la réalisation de la Volonté Divine;
Plénitude spirituelle qui ne trouvait sa vérité que dans le désir de m’unir toujours un peu plus, toujours un peu mieux à LUI.
Et je Lui disais :
« Seigneur ! Si Tu m’appauvris de moi, prends la place, toute la Place !»
Toute prière me faisait entrer dans un monde construit par l’Esprit Saint ;
Puis vînt une longue période générée par un manque de maturité et de lucidité de ma part qui remontait plus de dix ans auparavant, à une rencontre « amoureuse » qui allait s’avérer toxique.
Cela a pris des années à cette personne pour tenter de m’isoler de mes proches et de moi-même, un jour, fatiguée de remontrances injustifiées, de trahisons répétées, de mensonges de toutes natures, d’exigences sexuelles jamais satisfaites, je réalisais ma faiblesse puisque j’étais devenue par ma faute « sa proie » !
Etant dominée par une « emprise » qui m’emprisonnait physiquement et moralement ! Me rabaissant, m’humiliant et devenant même un être violent, je devais réagir, me protéger, lutter pour m’en défaire. Les seules échappatoires qui me restaient, étaient ces séjours en retraites, j’y puisais des forces, Dieu me gratifiait de tant de grâces !
Mes collègues et collaborateurs au travail m’aidaient également beaucoup, me rassurant dans le bien-fondé de mon combat, chacun à sa manière, je leur en suis reconnaissante ; Dieu m’entourait aussi d’une famille aimante qui faisait du mieux qu’elle le pouvait pour me réconforter, pour assurer.
Grâce à la lecture des ouvrages de Simone Pacot sur le sujet (portées en référence/ bibliothèque conseillée), j’engageais une lutte permanente contre cette relation toxique (sorte de passion destructrice, je le compris ensuite !).
A force de vivre mes souffrances avec Dieu, par la puissance de Son Esprit salvateur, par l’intercession du Saint Archange Saint Michel qui m’a défendu contre ce mal qui me mettait « sur un chemin de mort », mon être attaqué, envahi, dévasté par des souffrances négatives, destructrices, fût libéré par Dieu !
De façon inattendue, peu après la « Rencontre », IL avait mis en moi le désir et l’impulsion farouche d’écrire pour Lui, inspirant les textes que j’écrivais ; les mots arrivaient, fusaient parfois dans mon esprit surpris, en promenade, en prières, en voiture,…et mon petit carnet bleu se remplissait d’Amour de Lui par LUI! Ces écrits ont soutenu le combat personnel que j’ai dû affronter pendant tant d’années, soutenue par la force de la prière, et Sa présence en moi était La Source qui me faisait vivre.
Quel bonheur de me laisser guider par mon Berger, de m’en remettre à LUI !
Je savais enfin ce qu’IL voulait de moi !
Et cela était prioritaire !
Mission de prier, d’adorer La Croix de Jésus-Christ qui rappelait sans cesse aux hommes que Dieu avait envoyé Son Divin Fils, en notre monde, pour racheter leurs fautes, nos fautes, par Sa passion et Sa mort ;
Mission de composer des textes d’amour et d’espérance envers Dieu ;
Mission d’être proche de tous mes frères quelques soit leur origine, leur religion.
Inspirée par Son Divin Esprit, je n’ai qu’un tout petit mérite, celui d’avoir obéi à Sa Volonté en écrivant ces textes, à la fois louange et prières, révélant combien Dieu nous aime, car même si les chemins choisis par Lui sont invisibles, impénétrables à nos perceptions, ils sont pleins de lumière, alors sans rien en savoir, il convient de se mettre à la tâche, d’être à Son Service,
« Dieu fait le reste » disait Sainte Thérèse d’Avila!
En toute humilité, je propose aux lecteurs de pénétrer avec le cœur ces quelques textes poétiques et commentaires, et de partir à la découverte ou à l’approfondissement de leur propre intériorité spirituelle, en se laissant porter par ce simple témoignage de foi.
Que Dieu soutienne nos pas trop souvent hésitants !
Que la prière nous aide tous à prendre un chemin de Vie!
A nous laisser approcher par LUI,
A recevoir Son Amour !
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